29 novembre 2009
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15:20
Flash back, Jeudi 1 Octobre 2009.
Le départ est donné ce matin à 9h30. Rendez-vous avec JC devant chez moi, à Lyon, pour sauter dans ma vieille Clio et prendre le large. Le temps de charger l’Envy2 et mon Alpha4 de newbie, et nous voila sur l’A43, direction Chambery/Grenoble. La journée promet d’être top ! Un grand soleil et quasiment pas de vent. Tout pour aller voler n’importe où. Sur le trajet, on discute de l’endroit où nous allons aller. Initalement prévu, Veyrel, un site en Savoie à l’Est du lac d’Aiguebelette. Ca tombe bien, car je n’ai jamais volé là bas. On n’a pas encore passé la bifurcation vers Grenoble, que finalement, nous décidons d’aller à St Hilaire-du-Touvet dans l’Isère. Pour la fin de matinée et le début d’après midi, ça devrait bien booster, car c’est une face Est. Et pour la fin d’après midi, on avisera plus tard.
Pendant la montée sur le plateau, on a le temps d’observer qu’il y a pas mal de nuages, et de temps en temps des petites éclaircies, mais pas assez pour tenir. Aujourd’hui, c’est Jeudi, les gens travaillent et il n’y a pas le funiculaire pour nous remonter. On n’a pas le droit à l’erreur, il faut absolument que JC se repose sur le plateau et descende la Clio pour ensuite aller me chercher à l’aterro, à Lumbin. Je suis déjà remonté à pied avec mon parapente à St. Hil, eh bien, c’était la première et la dernière fois.
12h, arrivée au déco moquette, c’est bien ce qu’on craignait, des nuages sont accrochés à la dent de Crolles et voilent régulièrement le soleil qui ne peut pas chauffer la combe. Un petit vent d’Ouest nous redonne de l’espoir. Il étire les nuages, et les envoie en vallée.Tiens, rien ne vient après ceux-la… Aller, à 13h, on parie que c’est bon. En attendant c’est casse-croute au bord du déco. On regarde décoller les habitués qui sont venus faire leur petit vol avant que l’activité thermique envoie du lourd vers 14h. Soit dit en passant, aujourd’hui, pas trop de soucis pour ça.
Le temps passe, et arrive un moment, ou un biplace prend son envol. Il se prend 2-3 thermiques dans la combe qu’il n’essaie pas d’exploiter, et ne colle pas vaiment au relief, mais il se maintient jusqu’à la sortie de la combe. 10 minutes passent… Les gens au déco attendent un fusible pour éviter de faire un plouf. Il est 13h10, « allez », dit JC, « là, tu devrais pouvoir te maintenir, mais il va falloir que tu te battes ». « Je t’aide à étaler, et tu me fais un beau déco dos voile ». Une fois en l’air, je vais direct sur la gauche vers la falaise. C’est en général là que ça donne bien. En effet, je me prends des bouffées montantes. Au même moment, j’entends JC dans la radio qui me dit : « aller, vas-y, 180 à droite, le long du relief, aller, vas-y, appuie plus fort ! ». Il continue un peu de me coacher, puis me laisse aller un peu plus loin. En me battant, j’arrive petit à petit à monter sur le plateau.
Arpès quelques allées et venues le long de la falaise, j’ai gratté une trentaine de mètres au dessus du déco. « Bon ben, bravo pakou, tu t’en sors super bien, et ca donne bien envie tout ça… ». Et après encore quelques mètres de grattés, « bon, débrouilles-toi tout seul, j’arrive… ». Une chose est sûre, il avait les crocs. De loin, je vois JC qui se prépare sur la moquette. Il s’élance, toujours avec élégance, élégance qu’on aquiert au bout d’années de pratique. Quelques minutes plus tard, on se retrouve dans un cycle beacoup moins actif, et on perd pas mal d’altitude. On essaie d’exploiter tout ce qu’on peut, mais rien à faire, ça descend inexorablement. Aie, aie, aie, attention à la remontée ! Ca peut prendre du temps de trouver des voitures qui veulent bien nous prendre en stop. On se croise plusieurs fois à une vigntaine de mètres, on pousse des « Yahoo !», des « Heeha !», on se marre. Je lui laisse la priorité au relief, pour qu’il puisse reprendre de l’altitude et remonter sur le plateau. Tant qu’à descendre, je préfère le faire doucement et me ballader le long des rochers. Je sors de la combe et vais en direction des pilone de roche, face à la vallée. Ca bouge un peu, aller malgré ça, je tente d’essayer de remonter en colant un peu plus. Ca marche, ça remonte tout doucement. J’ai bien fait, sinon, je me serai retrouvé au dessus des arbres, et là, c’est sur, c’était cuit, direct à l’atterro. La roche réstitue pas mal… En voyant la configuration du renfoncement qui s’avance et les mouvents de l’air à l’endroit où je suis, je fais le pari qu’il y aura un petit thermique dedans. Je prépare un virage juste devant le renfoncement, comme ça, s’il y a une colone d’air montante, je pourrai en profiter au maximum. En plein dans le mille, je reprends quelques mètres en 15 secondes. Je continue à fairel’essuie-glace le long de la paroie… Ca monte tout seul, c’est trop trippant. Pendant ce temps, on repasse dans un cycle plus actif. Plus je monte, plus ça monte. Ca y est, je repasse le plateau, et je termine par enrouler le thermique qui m’a bien aidé le long des rochers… Il s’intensifie, je sens la poussée. 1 tour, 2 tours, ça brasse un peu… Quelques tours plus tard dans le thermique, je suis une ciquantaine de mètres au dessus du plateau. Je vois JC, plus loin qui a réussi à remonter par un autre endroit. Des gens commencent à monter sur le plateau. Ca y est, c’est gagné ! On va pouvoir bien s’éclater. Je reste encore dans mon thermique pour prendre du gaz et être comfortable pour la suite.
Après, c’est du bonheur, des petits bulles nous maintiennent sur le plateau, au dessus des petites maisons du village, de l’église. En cas de doute, on repasse au dessus du déco sud, il y a toujours une bonne pombe pour nous redonner du gaz. Ca brasse quand même pas mal. J’ai pas le temps de prendre des photos, il faut piloter. Une bonne demi-heure plus tard, j’entends JC dans la radio : « Je suis reposé là… ». Il s’est posé sur les pentes écoles du village. Je passe le voir. Il me dit : « pakou, si tu veux reposer, il faut que tu ailles au dessus de la forêt pour perdre de l’altitude ». Se reposer sur le plateau ! Un truc que j’ai jamais fait. En plus c’est un de mes objectifs pour cette année. Je sais qu’il va me coacher, donc, je ne vais pas louper ça... C’est vrai que ça ne descend pas, là ou je suis. Aller, direction la fôret où ça dégeule pas mal. Une fois plus près du sol, l’air est plus homogène, je peux retourner vers les pentes école. Après quelques allez et retours le long de la route, je passe en finale, et à 10m du sol, je me prends un bonne ressource que je suis obligé de stopper. Après ça, je réaccélère, mais le sol arrive vite, j’ai pas assez de vitesse et il faut déjà freiner ! Je vais arriver vite, il va falloir courrir, mais rien de grave… Une fois posé, et bien gavé, je propose à JC de descendre la Clio, et d’aller le chercher en bas pour qu’il en profite. Le déco sud est juste à côté, il repart.
Le long de la descente, on reste en contact radio. « Ah, je te vois t’es en train de prendre un virage près d’une ferme… » me dit JC de là haut. « Du coup, j’irai me poser quand tu sera près de l’atterro ! ». Une fois posé et le tout plié, on échage nos impression sur le vol, on se raconte ce qu’il nous est arrivé, la remontée impossible sur le plateau, bref, du trip à l’état pur… Il est 15h passé, on met les voiles vers un autre site qui vole bien en fin d’après midi, une valeure sûre, le lac d’Aiguebelette.
16h à l’aterro d’Aiguebelette, c’est l’echec ! Personne pour faire du covoiturage. Et là, c’est beacoup plus chaud de se poser au déco. Il est minuscule et autour, il n’y a que des arbres. En tout cas hors de question pour moi ! On patiente un peu, et un kangoo se pointe. JC me dit : « Ah, c’est Joel, c’est un pote, excellent ». Joel est accompagné d’autres habitués que j’ai déjà croisés sur ce site, dont Momo. On laisse la Clio en bas pour remonter les conducteurs après le vol, et nous voilà partis en direction du col de l’Epine pour un petit vol de fin de journée. En haut, c’est tip-top, une petite brise de pente alimente le déco. La voile va monter toute seule, sans se fatiguer. On se met tous sur la même fréquence radio, et je suis le premier à m’élancer. Ca porte bien en moyenne. Il y a de larges thermiques tout doux. Ca change agréablement des grosses tartes de St. Hil qui nous obligent sans cesse à stopper le tangage de la voile qui n’a d’envie que de partir en sucette. Le début du vol se porte sur la droite, on squatte un peu devant le plus haut sommet en essayant de prendre un peu de gaz. Je colle au relief, mais ça monte pas des masses. JC, lui, à déjà tiré en direction de la dent du chat. A la radio, un gars disait que c’était un peu chaud pour en revenir. Etant un peu surtoilé, et allant du coup moins vite, je décide de rester dans le coin et d’essayer d’aller au plus haut. En prenant un peu le large par rapport au relief, je choppe un bon thermique qui ne cesse de monter… Il m’amène jusque dans le nuage en formation. Je me retourne, je suis bien plus haut que le sommet ! Deuxième objectif pour cette année accompli. Je voulais à tout prix dépasser ce sommet à Aiguebelette car c’est un bon départ pour le cross vers la dent du Chat.
Dans la radio, Joel est ses pote décident d’aller voir si c’est possible d’aller au Grêle, après les lignes haute tension. Moi je repars en direction du décollage pour aller me promener sur la colline, entre le déco et l’atterro. Entre temps, dans la radio, « Ici, l’air c’est de l’huile et en collant un peu au relief, ça monte tout seul ! ». Puis,« JC pour Pakou, ça te dit, on va les rejoindre au Grêle ? on se fait ce petit cross ? ». Moi, j’étais limite parti en direction de l’atterro pour aller me poser. Mais quand j’ai entendu le mot « cross ». Je réponds direct « Ok, ça marche ! je t’attends. » Entre temps, L’air est devenu épais, c’est bizarre, on n’avançe pas trop ni dans un sens, ni dans l’autre comme c’est en général le cas quand il y a du vent. Par contre, ça porte de partout ! C’est donc ça, cette fameuse « restitution » d’Aiguebelette, cet évennement aérologique que j’ai attendu tout l’été. Je suis toujours passé à travers ! Cette fois-ci, on va en profiter. Je ne sais pas si comme j’avais prévu, je me poserai après le coucher du soleil, mais pour l’instant, on va l’expoiter pour faire mon premier cross.
On longe l’arète de la colline. L’air se fait de plus en plus épais. JC est obligé de faire des demi-tours pour m’attendre. Je décide de sortir l’accélérateur pour lui éviter ça. On est assez loin du relief, et l’air est super calme, donc pas de soucis. En chemin, on voit un gros thermique devant nous qui se manifeste très visiblement en remuant les feuilles d’un paquet d’abres sur la colline. On détourne sensiblement notre cap, pour passer au dessus et en profiter… En parapente, il ne faut jamais cracher sur une occasion de prendre de l’altitude. L’altitude, c’est de la marge de manœuvre. Après deux tours dans le thermique, nous voici bien requinqués pour attaquer la première ascension avant la paroie rocheuse. Tout se passe bien, le parapente suit la crète. Il suit une ligne de champ invisible à une hauteur donnée au dessus de la forêt. Arrivé devant les lignes electriques qui passent par dessus la montage, « JC pour Pakou, si tu veux passer les lignes, il faut que tu prennes de l’altitude et que tu les passes large en vallée ». Sans appréhension, je vais coller au relief, et fais l’essuie-glace, comme je sais si bien le faire. J’essaie de maximiser le rendement en faisant des virages bien à plat mais bien appuyés juste au moment ou une ascendance plus forte se fait sentir. Après un aller-retour, on a vite balisé les endroits où les plus fortes ascendances se font sentir. C’est un vrai ascenceur ! Ca y est, j’ai le nez au niveau des pilones. Je tourne à droite en vallée pour me retrouver au dessus des cables haute tension, et je les passe, puis recolle au relief de l’autre côté. L’air porte tellement que j’ai rien perdu en passant en vallée.
Le soleil commence à être bas sur l’horizon, on va jusqu’à la pointe du mont Grêle, et puis on se met en stationnaire pour admirer le paysage. On est 5 ou 6 à être là. Bien sur, on pousse des « Yahoo !» et des « Heeha !» en se croisant. Ya même un gars qui tape des petits Wing Over au dessus de la montagne. Quand à moi, je suis dans un trip ultime. Il y a là, une vue hallucinante, des ombres rasantes, une atmosphère d’un bleu profond… J’ai un peu froid, car j’avais pas prévu de voler aussi longtemps. Après 15 minutes d’éternité, on décide de rentrer avant que ça ne baisse trop, car il y a des gens de l’équipe dont JC qui vont tenter d’aller se reposer au déco pour éviter une rotation ! Le retour se fait l’accélérateur à fond… Ca avance toujours pas, même dans ce sens. A quatre, on vole en formation assez proche les un des autres à la même vitesse sur l’autoroute aérienne. On se croirait dans un voile-movie ! Moi, je retombe en enfance, à l’époque ou on faisait les quatre-cent coups avec des potes. Ca faisait bien longtemps que j’avais pas ressenti cette impression. Ce sentiment de partir à l’aventure et de partager des moments inoubliables.
Le soleil a retiré la couverture de son lit, fatigué aussi, je me dirige au dessus de l’aterro. C’est incroyable, ça ne descend toujours pas ! Pour fêter ce moment d’éternité et pour perdre un peu d’altitude, je fais l’acrobate et descends avec des 360 gentillets, peu engagés. Dans la radio, j’entends le palamrès des gens qui se posent à l’atterro. Arrive le tour de JC, Joel dans la radio : « JC arrive pour se poser… Oh… JC vient de se poser en hélico au déco ! ». Et puis Momo, « Il y a quelqu’un qui a filmé ça ? ». Trop fort, exellent. Le soleil se couche, innondant la valée d’une lueur orangée et d’ombres gigantesques. Je laisse la voile s’accélerer dans cette mer d’huile, je fais mon arrondi, ça y est je touche le sol. La voile tombe négligeamment. Pendant 10 secondes, je reste scotché au milieu du prés, je ne comprends pas ce qu’il m’est arrivé. Puis après près de 2h de vol, je reprends mes esprits : « la vache, c’était surnaturel ! ».
La nuit tombe, on ramène un Lyonnais du groupe avec nous…Quelle journée ! A y repenser, je crois bien que c’était l’une des plus belles que j’ai vécue.
Le départ est donné ce matin à 9h30. Rendez-vous avec JC devant chez moi, à Lyon, pour sauter dans ma vieille Clio et prendre le large. Le temps de charger l’Envy2 et mon Alpha4 de newbie, et nous voila sur l’A43, direction Chambery/Grenoble. La journée promet d’être top ! Un grand soleil et quasiment pas de vent. Tout pour aller voler n’importe où. Sur le trajet, on discute de l’endroit où nous allons aller. Initalement prévu, Veyrel, un site en Savoie à l’Est du lac d’Aiguebelette. Ca tombe bien, car je n’ai jamais volé là bas. On n’a pas encore passé la bifurcation vers Grenoble, que finalement, nous décidons d’aller à St Hilaire-du-Touvet dans l’Isère. Pour la fin de matinée et le début d’après midi, ça devrait bien booster, car c’est une face Est. Et pour la fin d’après midi, on avisera plus tard.
Pendant la montée sur le plateau, on a le temps d’observer qu’il y a pas mal de nuages, et de temps en temps des petites éclaircies, mais pas assez pour tenir. Aujourd’hui, c’est Jeudi, les gens travaillent et il n’y a pas le funiculaire pour nous remonter. On n’a pas le droit à l’erreur, il faut absolument que JC se repose sur le plateau et descende la Clio pour ensuite aller me chercher à l’aterro, à Lumbin. Je suis déjà remonté à pied avec mon parapente à St. Hil, eh bien, c’était la première et la dernière fois.
12h, arrivée au déco moquette, c’est bien ce qu’on craignait, des nuages sont accrochés à la dent de Crolles et voilent régulièrement le soleil qui ne peut pas chauffer la combe. Un petit vent d’Ouest nous redonne de l’espoir. Il étire les nuages, et les envoie en vallée.Tiens, rien ne vient après ceux-la… Aller, à 13h, on parie que c’est bon. En attendant c’est casse-croute au bord du déco. On regarde décoller les habitués qui sont venus faire leur petit vol avant que l’activité thermique envoie du lourd vers 14h. Soit dit en passant, aujourd’hui, pas trop de soucis pour ça.
Le temps passe, et arrive un moment, ou un biplace prend son envol. Il se prend 2-3 thermiques dans la combe qu’il n’essaie pas d’exploiter, et ne colle pas vaiment au relief, mais il se maintient jusqu’à la sortie de la combe. 10 minutes passent… Les gens au déco attendent un fusible pour éviter de faire un plouf. Il est 13h10, « allez », dit JC, « là, tu devrais pouvoir te maintenir, mais il va falloir que tu te battes ». « Je t’aide à étaler, et tu me fais un beau déco dos voile ». Une fois en l’air, je vais direct sur la gauche vers la falaise. C’est en général là que ça donne bien. En effet, je me prends des bouffées montantes. Au même moment, j’entends JC dans la radio qui me dit : « aller, vas-y, 180 à droite, le long du relief, aller, vas-y, appuie plus fort ! ». Il continue un peu de me coacher, puis me laisse aller un peu plus loin. En me battant, j’arrive petit à petit à monter sur le plateau.
Arpès quelques allées et venues le long de la falaise, j’ai gratté une trentaine de mètres au dessus du déco. « Bon ben, bravo pakou, tu t’en sors super bien, et ca donne bien envie tout ça… ». Et après encore quelques mètres de grattés, « bon, débrouilles-toi tout seul, j’arrive… ». Une chose est sûre, il avait les crocs. De loin, je vois JC qui se prépare sur la moquette. Il s’élance, toujours avec élégance, élégance qu’on aquiert au bout d’années de pratique. Quelques minutes plus tard, on se retrouve dans un cycle beacoup moins actif, et on perd pas mal d’altitude. On essaie d’exploiter tout ce qu’on peut, mais rien à faire, ça descend inexorablement. Aie, aie, aie, attention à la remontée ! Ca peut prendre du temps de trouver des voitures qui veulent bien nous prendre en stop. On se croise plusieurs fois à une vigntaine de mètres, on pousse des « Yahoo !», des « Heeha !», on se marre. Je lui laisse la priorité au relief, pour qu’il puisse reprendre de l’altitude et remonter sur le plateau. Tant qu’à descendre, je préfère le faire doucement et me ballader le long des rochers. Je sors de la combe et vais en direction des pilone de roche, face à la vallée. Ca bouge un peu, aller malgré ça, je tente d’essayer de remonter en colant un peu plus. Ca marche, ça remonte tout doucement. J’ai bien fait, sinon, je me serai retrouvé au dessus des arbres, et là, c’est sur, c’était cuit, direct à l’atterro. La roche réstitue pas mal… En voyant la configuration du renfoncement qui s’avance et les mouvents de l’air à l’endroit où je suis, je fais le pari qu’il y aura un petit thermique dedans. Je prépare un virage juste devant le renfoncement, comme ça, s’il y a une colone d’air montante, je pourrai en profiter au maximum. En plein dans le mille, je reprends quelques mètres en 15 secondes. Je continue à fairel’essuie-glace le long de la paroie… Ca monte tout seul, c’est trop trippant. Pendant ce temps, on repasse dans un cycle plus actif. Plus je monte, plus ça monte. Ca y est, je repasse le plateau, et je termine par enrouler le thermique qui m’a bien aidé le long des rochers… Il s’intensifie, je sens la poussée. 1 tour, 2 tours, ça brasse un peu… Quelques tours plus tard dans le thermique, je suis une ciquantaine de mètres au dessus du plateau. Je vois JC, plus loin qui a réussi à remonter par un autre endroit. Des gens commencent à monter sur le plateau. Ca y est, c’est gagné ! On va pouvoir bien s’éclater. Je reste encore dans mon thermique pour prendre du gaz et être comfortable pour la suite.
Après, c’est du bonheur, des petits bulles nous maintiennent sur le plateau, au dessus des petites maisons du village, de l’église. En cas de doute, on repasse au dessus du déco sud, il y a toujours une bonne pombe pour nous redonner du gaz. Ca brasse quand même pas mal. J’ai pas le temps de prendre des photos, il faut piloter. Une bonne demi-heure plus tard, j’entends JC dans la radio : « Je suis reposé là… ». Il s’est posé sur les pentes écoles du village. Je passe le voir. Il me dit : « pakou, si tu veux reposer, il faut que tu ailles au dessus de la forêt pour perdre de l’altitude ». Se reposer sur le plateau ! Un truc que j’ai jamais fait. En plus c’est un de mes objectifs pour cette année. Je sais qu’il va me coacher, donc, je ne vais pas louper ça... C’est vrai que ça ne descend pas, là ou je suis. Aller, direction la fôret où ça dégeule pas mal. Une fois plus près du sol, l’air est plus homogène, je peux retourner vers les pentes école. Après quelques allez et retours le long de la route, je passe en finale, et à 10m du sol, je me prends un bonne ressource que je suis obligé de stopper. Après ça, je réaccélère, mais le sol arrive vite, j’ai pas assez de vitesse et il faut déjà freiner ! Je vais arriver vite, il va falloir courrir, mais rien de grave… Une fois posé, et bien gavé, je propose à JC de descendre la Clio, et d’aller le chercher en bas pour qu’il en profite. Le déco sud est juste à côté, il repart.
Le long de la descente, on reste en contact radio. « Ah, je te vois t’es en train de prendre un virage près d’une ferme… » me dit JC de là haut. « Du coup, j’irai me poser quand tu sera près de l’atterro ! ». Une fois posé et le tout plié, on échage nos impression sur le vol, on se raconte ce qu’il nous est arrivé, la remontée impossible sur le plateau, bref, du trip à l’état pur… Il est 15h passé, on met les voiles vers un autre site qui vole bien en fin d’après midi, une valeure sûre, le lac d’Aiguebelette.
16h à l’aterro d’Aiguebelette, c’est l’echec ! Personne pour faire du covoiturage. Et là, c’est beacoup plus chaud de se poser au déco. Il est minuscule et autour, il n’y a que des arbres. En tout cas hors de question pour moi ! On patiente un peu, et un kangoo se pointe. JC me dit : « Ah, c’est Joel, c’est un pote, excellent ». Joel est accompagné d’autres habitués que j’ai déjà croisés sur ce site, dont Momo. On laisse la Clio en bas pour remonter les conducteurs après le vol, et nous voilà partis en direction du col de l’Epine pour un petit vol de fin de journée. En haut, c’est tip-top, une petite brise de pente alimente le déco. La voile va monter toute seule, sans se fatiguer. On se met tous sur la même fréquence radio, et je suis le premier à m’élancer. Ca porte bien en moyenne. Il y a de larges thermiques tout doux. Ca change agréablement des grosses tartes de St. Hil qui nous obligent sans cesse à stopper le tangage de la voile qui n’a d’envie que de partir en sucette. Le début du vol se porte sur la droite, on squatte un peu devant le plus haut sommet en essayant de prendre un peu de gaz. Je colle au relief, mais ça monte pas des masses. JC, lui, à déjà tiré en direction de la dent du chat. A la radio, un gars disait que c’était un peu chaud pour en revenir. Etant un peu surtoilé, et allant du coup moins vite, je décide de rester dans le coin et d’essayer d’aller au plus haut. En prenant un peu le large par rapport au relief, je choppe un bon thermique qui ne cesse de monter… Il m’amène jusque dans le nuage en formation. Je me retourne, je suis bien plus haut que le sommet ! Deuxième objectif pour cette année accompli. Je voulais à tout prix dépasser ce sommet à Aiguebelette car c’est un bon départ pour le cross vers la dent du Chat.
Dans la radio, Joel est ses pote décident d’aller voir si c’est possible d’aller au Grêle, après les lignes haute tension. Moi je repars en direction du décollage pour aller me promener sur la colline, entre le déco et l’atterro. Entre temps, dans la radio, « Ici, l’air c’est de l’huile et en collant un peu au relief, ça monte tout seul ! ». Puis,« JC pour Pakou, ça te dit, on va les rejoindre au Grêle ? on se fait ce petit cross ? ». Moi, j’étais limite parti en direction de l’atterro pour aller me poser. Mais quand j’ai entendu le mot « cross ». Je réponds direct « Ok, ça marche ! je t’attends. » Entre temps, L’air est devenu épais, c’est bizarre, on n’avançe pas trop ni dans un sens, ni dans l’autre comme c’est en général le cas quand il y a du vent. Par contre, ça porte de partout ! C’est donc ça, cette fameuse « restitution » d’Aiguebelette, cet évennement aérologique que j’ai attendu tout l’été. Je suis toujours passé à travers ! Cette fois-ci, on va en profiter. Je ne sais pas si comme j’avais prévu, je me poserai après le coucher du soleil, mais pour l’instant, on va l’expoiter pour faire mon premier cross.
On longe l’arète de la colline. L’air se fait de plus en plus épais. JC est obligé de faire des demi-tours pour m’attendre. Je décide de sortir l’accélérateur pour lui éviter ça. On est assez loin du relief, et l’air est super calme, donc pas de soucis. En chemin, on voit un gros thermique devant nous qui se manifeste très visiblement en remuant les feuilles d’un paquet d’abres sur la colline. On détourne sensiblement notre cap, pour passer au dessus et en profiter… En parapente, il ne faut jamais cracher sur une occasion de prendre de l’altitude. L’altitude, c’est de la marge de manœuvre. Après deux tours dans le thermique, nous voici bien requinqués pour attaquer la première ascension avant la paroie rocheuse. Tout se passe bien, le parapente suit la crète. Il suit une ligne de champ invisible à une hauteur donnée au dessus de la forêt. Arrivé devant les lignes electriques qui passent par dessus la montage, « JC pour Pakou, si tu veux passer les lignes, il faut que tu prennes de l’altitude et que tu les passes large en vallée ». Sans appréhension, je vais coller au relief, et fais l’essuie-glace, comme je sais si bien le faire. J’essaie de maximiser le rendement en faisant des virages bien à plat mais bien appuyés juste au moment ou une ascendance plus forte se fait sentir. Après un aller-retour, on a vite balisé les endroits où les plus fortes ascendances se font sentir. C’est un vrai ascenceur ! Ca y est, j’ai le nez au niveau des pilones. Je tourne à droite en vallée pour me retrouver au dessus des cables haute tension, et je les passe, puis recolle au relief de l’autre côté. L’air porte tellement que j’ai rien perdu en passant en vallée.
Le soleil commence à être bas sur l’horizon, on va jusqu’à la pointe du mont Grêle, et puis on se met en stationnaire pour admirer le paysage. On est 5 ou 6 à être là. Bien sur, on pousse des « Yahoo !» et des « Heeha !» en se croisant. Ya même un gars qui tape des petits Wing Over au dessus de la montagne. Quand à moi, je suis dans un trip ultime. Il y a là, une vue hallucinante, des ombres rasantes, une atmosphère d’un bleu profond… J’ai un peu froid, car j’avais pas prévu de voler aussi longtemps. Après 15 minutes d’éternité, on décide de rentrer avant que ça ne baisse trop, car il y a des gens de l’équipe dont JC qui vont tenter d’aller se reposer au déco pour éviter une rotation ! Le retour se fait l’accélérateur à fond… Ca avance toujours pas, même dans ce sens. A quatre, on vole en formation assez proche les un des autres à la même vitesse sur l’autoroute aérienne. On se croirait dans un voile-movie ! Moi, je retombe en enfance, à l’époque ou on faisait les quatre-cent coups avec des potes. Ca faisait bien longtemps que j’avais pas ressenti cette impression. Ce sentiment de partir à l’aventure et de partager des moments inoubliables.
Le soleil a retiré la couverture de son lit, fatigué aussi, je me dirige au dessus de l’aterro. C’est incroyable, ça ne descend toujours pas ! Pour fêter ce moment d’éternité et pour perdre un peu d’altitude, je fais l’acrobate et descends avec des 360 gentillets, peu engagés. Dans la radio, j’entends le palamrès des gens qui se posent à l’atterro. Arrive le tour de JC, Joel dans la radio : « JC arrive pour se poser… Oh… JC vient de se poser en hélico au déco ! ». Et puis Momo, « Il y a quelqu’un qui a filmé ça ? ». Trop fort, exellent. Le soleil se couche, innondant la valée d’une lueur orangée et d’ombres gigantesques. Je laisse la voile s’accélerer dans cette mer d’huile, je fais mon arrondi, ça y est je touche le sol. La voile tombe négligeamment. Pendant 10 secondes, je reste scotché au milieu du prés, je ne comprends pas ce qu’il m’est arrivé. Puis après près de 2h de vol, je reprends mes esprits : « la vache, c’était surnaturel ! ».
La nuit tombe, on ramène un Lyonnais du groupe avec nous…Quelle journée ! A y repenser, je crois bien que c’était l’une des plus belles que j’ai vécue.